lundi 8 octobre 2007

Superfille-Ciel milite en faveur des droits de la femme

Force est de constater qu’à Dubaï encore plus qu’à Paris, les hommes bien et célibataires ne courent pas les malls. C’est à se demander si c’est la chaleur, le sable, l’argent facile et les filles non moins faciles, les belles voitures et la pollution, ou le rythme de vie haletant qui les rend tous dingues, et qui nous donne parfois l’envie de reprendre toutes en cœur à notre compte le fameux refrain canonique de Patrick Juvet : « Où sont les hommes ? »
Ainsi, quand Souperman m’a demandé l’autre jour si je n’avais pas une copine célibataire jolie, sympa, intelligente et sérieuse pour un copain/collègue à lui, j’ai immédiatement pensé à mon amie A.Z., la belle Blonde Vénitienne. J’aurais du me douter que quelque chose ne tournait pas rond quand je l’ai vu tiquer. Et quand il m’a précisé tout de même que son ami n’était pas Tom Cruise, j’aurais du le prendre au pied de la lettre.

Le soir du dîner arrive, Souperman passe me prendre avec seulement 45 minutes de retard (« zé souis en train de devenir millionnaire, alors zé t’achèterai la montre Chanel Première dont tou rêves tant… » me dit-il parfois pour s’excuser) Bien sûr, vous l’aurez deviné, Superfille-Ciel ne s’achète pas. Même pas avec une ridicule montre Chanel qu’elle peut s’offrir toute seule, non mais.

En bon italien, il ne manque pas cependant de me féliciter sur mon allure, ce qui finit de le pardonner : cheveux retenus en arrière par un chignon, pull noir, nouvelle jupe courte couleur chair de chez Reiss, Manolo Blahnick en satin noir de 10cm de talons, et sac Chanel 2.55 noir chaîne or.

C’est quand nous nous sommes tous retrouvés au restaurant que je me suis aperçue que je venais justement d’arranger un rencard entre ma belle amie et le sosie de Sim.
Heureusement, la soirée se passa très bien, Souperman étant vraiment charmant quand il veut, mon amie ne semblant pas trop m’en vouloir (quand c’est le cas, elle me renverse son capuccino sur mon Mombassa…) et ledit Sim, palestinien-grandi-en-Ukraine-vecu-en-Angleterre-Chine-Italie-Allemagne-USA s’est révélé être un garçon charmant, quoique pas vraiment mon style, ni celui de mon amie.
Le lendemain matin, c’est mon portable qui me réveille d’une nuit longue et alcoolisée. Mon amie W. d’Abu Dhabi est en ville, et j’ai oublié que je lui ai promis de bruncher. L’autre problème, c’est que je suis chez Souperman. Et que c’est à 26 km de chez moi dans notre grande cité. Et que mon amie m’attend juste à côté de chez Souperman. Et que je n’ai pas ma Kompressor. Et qu’enfin je m’aperçois avec stupeur et tremblements que j’ai oublié mon fuck-in-town chez moi. Pourquoi mes amis sont-ils toujours à l’heure ? (Et moi toujours en retard*)
Chevaleresque, Souperman m’offre de me déposer à mon rendez-vous en allant au golf. Le problème, c’est que je n’ai pas d’autres fringues que ceux de la veille. Et que je flotte dans ses jeans diesel. Je dois donc y aller vêtue comme hier. « Mais non, tou n’es pas trop trop sexy pour la journée, tout le monde s’en fout, tou peux sortir comme ça, je t’assoure » me glisse mon homme. A Milan, certainement Souperman, mais pas aux Emirats Arabes Unis : une certaine autocensure et respect pour les locales m’ont toujours interdit d’arborer des jupes trop minis pendant la journée. Mais il faut bien innover, et faire evoluer les mentalites, n'est-ce pas?!
C’est ainsi que je me retrouvai sur Jumeirah Beach Road, un peu l’équivalent du Boulevard Saint Germain, rapport à la fréquentation de ladite route, un samedi midi habillée comme la veille. Et que ce qui passait pour sexy-discret-chic la veille au soir dans un beau restaurant et au bras de mon homme, me fait passer pour une vulgaire Professionnelle, quand je descends de la voiture indécente de Souperman pour rejoindre mon amie.
L’humiliation ne s’arrêtait pas la, puisque, en plus des regards concupiscents de tous les mâles en rut à la ronde, devinez sur qui je tombe chez Shakespeare and Co ? Sur Sim en personne ! Qui me dévisage deux fois des pieds à la tête, comme pour vérifier que je suis bien habillée comme hier soir. Et qui 2 minutes plus tard envoie un texte à mon chéri pour lui dire qu’il vient de me croiser au resto (et lui dire que je suis habillée comme une peripapeticienne à midi ?) Bonjour la liberté de la femme dans ce pays.

Morale de cette histoire : savoir lire entre les lignes quand son petit ami dit quelque chose.
*Morale de cette morale : commander la Chanel Première pour Noël.


4 commentaires:

Mais qui est Mzelle-Fraise? a dit…

Voilà le détail de cette histoire! en lisant, je t'imaginais tout à fait!! et pour la montre, elle est ravissante, et digne d'étre au poignet de SuperFilleCiel!

Anonyme a dit…

Pauvre Sim ! Désavantagé par la nature, Palestinien apatride for ever, trimbalé de pays en pays et probablement abonné aux ratos... (tu aurais dû lui dénicher une israelite, just for the fun of it ! :-).

T'en fais pas pour les fringues, un homme normalement constitué se préoccupe moins de ce que tu portes que de ce qui peut se cacher en dessous...^^

Anonyme a dit…

je te lis, je rougis et je souris. C'etait une sacree soiree... je confirme que tout est authentique !!

Lili Kawaii a dit…

Voilà quelque chose que j'aurais du mal à supporter... rendre des comptes par rapport à ce que je fais, GLOUPS