jeudi 24 avril 2008

These shoes aren't made for walking

Hier apres-midi, j'ai assiste a un defile de chaussures.

Oui, vous m'avez bien lue: un defile de chaussures.


Pour changer des defiles de mode, qui se produisent toutes les semaines dans la ville-paillettes (ce soir encore, c'etait Calvin Klein, ennuyeux au possible, la semaine derniere, c'etait la jeune Doo.Ri chez Harvey Nichols, fantastique!)


C'est moins le nom prestigieux (Manolo Blahnik shoe show chez Saks 5th Avenue Dubai) que le concept original qui m'a poussee a accepter l'invitation.


Et je ne regrette pas: le resultat etait fabuleux.


Imaginez le podium dresse au milieu de SAKS, tendu de rideaux noirs qui ne revelent rien des mannequins, que leurs chaussures jusqu'aux genoux.


Meme moi, je n'ai jamais trouve des chaussures (et des chevilles) si sexy!


Tout le gratin de Dubai avait enfile ses Manolos pour se retrouver et assister a l'evenement. Moi-meme, j'avais invite ma brand manager de notre concept store, et notre styliste pour "etudier la concurrence" (pauvre excuse donnee a mes collegues jaloux que je m'eclipse plus tot!)


Apres bien des socialites, et des sceances photos, tout le monde est assis, la lumiere s'eteint... et se rallume sur une paire de chaussures noire et blanche, genre vieux jazzman, ou claquettes.


Grand silence.
Et ce sont precisement de claquettes dont il s'agit, puisqu'une danseuse emerite descend tout le podium en claquetant a capella. Deja, on frole le sublime.


Elle revient sur ses talons (c'est le cas de le dire) a reculons, c'est juste superbe (et tres melodieux, etonnamment).


Puis elle disparait sous une nuee d'applaudissements.


Que le spectacle commence!


La musique de Pretty Woman s'eleve, le premier modele apparait, dont on ne voit que les chaussures, et les chevilles fines. C'est une vraie choregraphie qu'on nous montre pendant les 20 minutes qui suivent, les mollets sautant, jouant, faisant des ronds de jambe, dansant sur des airs entrainants.


(Ci-dessus ma paire de chaussures preferees, rouges, avec des ailes)

Voici meme une video pour donner le ton:





Le show s'est termine sous les applaudissements.

Trop court, toujours trop court...





mardi 22 avril 2008

Panique a bord

Ce soir, j'etais tranquillement en train de deviser sur mon prochain 30eme anniversaire a la terrasse de Caribou Cafe avec mon ami Chris, quand soudain retentit une explosion violente.
Toutes les conversations se turent, et, pendant le silence interminable qui suivit, tout le monde se regardait dans le blanc des yeux, pret a bondir aux abris.
On sent alors toute la pression et toute l'histoire de ses voisins, grandis entre un Liban en guerre, la Palestine ou l'Iran.
Comme nous sommes bienheureux de n'avoir jamais connu la guerre...
Les plus paniques devaient etre Chris et moi, petits Europeens gates ayant grandi dans des pays en paix (si tant est que l'on considere le Royaume-Uni europeen, Chris etant un bon citoyen de sa Majeste). Je me demandais deja ou m'abriter avec mon tchai tea latte.
Fort heureusement, une deuxieme explosion suivie d'un bouquet vert lezardant le ciel nous rassura: ce n'etait qu'un feu d'artifice au golf voisin.
Comme si Dubai avait besoin d'un autre artifice...

dimanche 20 avril 2008

Invitation aux Voyages

Une malencontreuse nausee ce matin m'empecha de me rendre au travail, et du me contraindre a rester a la maison toute la journee.

Apres avoir dormi de maniere totalement deraisonnable, et lu le VOGUE US de la couverture a la derniere page (de pub), je tournais un peu en rond a la maison.

De petits problemes techniques a ma Kompressor que j'ajournais sans cesse depuis 3 semaines, le garage etant ferme le week-end, et moi trop occupee pendant la semaine, au travail de 8h30 a 20h, je me forcais a mettre un jean (phenomene tres rare chez moi) et mettre le bout du nez dehors.

C'est ainsi que les miracles arrivent.

Une journee banale et ennuyeuse, une contrainte a accomplir, un ciel un peu couvert sous le soleil brulant.
En sortant du garage, je suis attiree par un entrepot bordeaux dans cette zone industrielle d'Al Quoz grise et poussiereuse.

EXOTICA, dit simplement l'enseigne.

Et je me souviens que Souperman a achete une somptueuse table antique chinoise, et un buffet asiatique antique peint a la main a cet endroit, dont il m'avait parle avec une flamme rare qui ne l'attise que lorsqu'il parle de sa collection de tapis caucasiens.

Il m'avait aussi parle de l'autre rarete de l'endroit, la proprietaire, une dame grecque sans age passionnee de voyages, et qui au terme d'une vie romanesque, avait pose ses malles dans cet entrepot de Dubai.

Enfin, l'histoire m'avait d'autant plus frappee que cette dame porte le meme prenom que le mien, prenom doux et rare, mais porte par des femmes assez exceptionnelles, chacune dans leur domaine.

Ainsi, ma voiture se gara d'elle-meme devant le portail, et j'entrai dans un cabinet des curiosites.

Un merveilleux bric-a-brac compose d'antiquites de Chine, Birmanie, Laos, Viet-Nam, Cambodge, Thailande. N'ayant encore visite que 3 de ses pays fantastiques, et revant de Birmanie depuis plus de 5 ans, je me perdais dans ce joyeux bazar. Je me sentais comme enfant, lorsque je m'enfermais dans le grenier de mes grands parents pour fouiller les antiquites.

Au detour d'un buffet et d'une console chinoise, je tombe sur la maitresse des lieux, et nous discutons la une bonne demie heure de voyages, guilin, les montagnes sacrees de yangshuo, angkor wat et les meandres du mekong.
J'en sors rasseneree, comme regeneree, avec la folle envie au ventre de conduire jusque l'aeroport de Dubai pour une de ces destinations exotiques, pour quelques mois sabbatiques.
Dans une grande ville comme Dubai, ou l'on court tellement qu'il est facile de perdre de vue ce que l'on est, qui l'on est, d'ou l'on vient, et ou l'on va, il existe parfois de ces moments magiques qui vous remettent sur les rails. Je n'ai que faire de l'argent, le pouvoir, l'amour et conduire une jolie voiture. Quand j'etais etudiante et que j'avais le temps de rever, j'ai toujours voulu un travail ou je gagne assez d'argent pour voyager, a present que je gagne bien ma vie, je me sens coincee et je n'ai plus de temps pour voyager.
En avant! Le desir de voyage me reprend, et je sens que je me suis re-connectee avec qui je suis vraiment, la part aventuriere en moi s'est reveillee cet apres-midi dans un entrepot poussiereux d'Al Quoz...
PS: la photo tout en haut, vous l'aurez reconnu, represente Angkor Vat au crepuscule, que j'ai visite en Novembre 2003. La photo en bas represente les montagnes sacrees de Yangshuo vues de Moon Hill, je l'ai prise en Juin 2005.

vendredi 18 avril 2008

Une femme Saint Laurent


Alors que l'hiver n'en finit pas de se finir, l'été bat déjà son plein à Dubaï, et les jupes se font aussi légères que les moeurs.
Mais que va-t-on bien pouvoir porter cet été?
Lassée de mon unique (bien que vaste) garde-robe d'été, je consulte les défilés (http://www.vogue.fr/)
Et là (hélas ?), la femme Saint Laurent me fascine.
Fatale, aux lèvres peintes de rouge, à l'allure libre et altière, aux épaules fières, au regard perçant, munie de longs ongles laqués rouges.
Une femme Saint Laurent est une femme qui ne travaille pas.
On voudrait toutes être des femmes Saint Laurent.

mercredi 16 avril 2008

Cataclysme

Cette fois je ne vous parlerai ni de la pluie et du beau temps, meme si je constate que ce blog prend sensiblement des orientations plus meteorologiques que metaphysiques.
C'est un cataclysme qui secoue ces jours-ci ma vie.
Je dois quitter mon appartement cheri d'ici un mois, je dois chercher un appartement a acheter pour dans 1 an, et un appartement a louer pour maintenant, je me sens si loin de mon petit neveu qui grandit sans moi, je suis fachee avec Souperman, je suis debordee par le travail, je n'ai plus le temps de lire, ni d'ecrire, ni de poursuivre mon projet personnel, je n'ai pas de nouvelles de mes meilleures amies parisiennes, le silence m'assourdit, hier soir j'ai encore claque trop d'argent chez Gucci (a mettre en parallele avec ma brouille avec Souperman), je ne sais plus ou mettre mes affaires, je me fiche comme d'une guigne des charmants autour de moi, je me sens trahie, j'ai besoin de vacances...
C'est que le cataclysme me pousse vers l'egoisme.
Dans ce cas, il vaut peut etre mieux parler du (beau) temps.

lundi 7 avril 2008

Cashmere Mafia

Je viens de passer quelques jours en haleine, au rythme des episodes de cette nouvelle serie d'ABC, Cashmere Mafia.
C'est l'histoire de 4 femmes d'affaires a Manhattan, ca vous rappelle quelque chose?!
Et bien non, au lieu de passer leur temps a courir le male, toutes les 4 ont des vrais emplois, directrices generales de leur compagnie au bas mot. Elles sont belles, riches et puissantes, et font peur aux hommes.
Elles passent leur temps a courir apres le temps, a organiser leurs vies, et a se battre sur tous les fronts. Ca, ca me rappelle vaguement quelque chose...

Quelle ne fut pas ma deception quand, au bout du 7eme episode, mon DVD se terminait.

Apres quelques recherches, j'apprends que la serie, lancee aux USA par la chaine ABC debut janvier, a ete -deja- abandonnee par decision de la chaine, le 8 mars 2008, c'est a dire il y a moins d'un mois.
Ainsi, je voudrais pousser un petit coup de gueule: a priori, des femmes d'affaires puissantes et entreprenantes n'ont pas les faveurs du public, alors que des femmes au foyer desesperees aux histoires improbables hantent les ecrans pour la 4eme saison maintenant.

Pourquoi, quand je me reconnais plus dans les premieres que les secondes, la serie est-elle arretee pour deficit d'audimat?
Dans quelle societe de machos vivons-nous donc?
Pourquoi les femmes puissantes font-elles si peur aux hommes?

Mesdames, il est temps de serrer les rangs en un reseau de solidarite, rejoignons toutes la Cashmere Mafia.

vendredi 4 avril 2008

Record du monde.

Dans le registre des records que Dubai s'efforce toujours de pulveriser, nous avons eu droit il n'y a pas longtemps au plus grand accident de voiture au monde.
Non, ce n'etait pas la plus haute tour, la plus grande ile artificielle, le plus grand shopping mall cette fois.
Il s'agissait simplement du plus grand accident de voiture au monde.

Un matin que la brume etendait son manteau sur les gratte-ciels et le desert environnant, une voiture en a embouti une autre sur la route Abu Dhabi-Dubai. Comme elle est empruntee tous les matins par des milliers de personnes pour se rendre au travail, personne ne daigne ralentir sur cette route connue par coeur.
Meme dans un brouillard a couper au couteau, que Superfille-Ciel elle-meme a aborde a 40km/heure sur cette gigantesque autoroute a 6 voies.
Ainsi, une voiture en a embouti une autre, qui s'est fait emboutir par une autre, puis une autre, et comme tout le monde venait a folle allure a 8h du matin dans ce mur de brume, les voitures ont simplement commence a s'entrechoquer, se chevaucher, exploser.
Resultats des courses: 350 vehicules pris en sandwich, un incendie effroyable, des centaines de blesses, et seulement 2 morts (selon la version officielle, on n'annonce jamais les mauvaises nouvelles pouvant nuire a la reputation de l'Emirat).
En France, quand il y a du brouillard, on met ses feux de detresse, on roule lentement, et au pire une voiture se prend un fosse.
A Dubailand, au pays des exces, les gens accelerent pour s'empiler et se crasher de plus belle. 350 voitures, ce n'est pas rien.

Ce qui, avec du recul, est une belle metaphore de la ville elle-meme: on conduit son petit vehicule dans le brouillard, on roule, on roule, on accelere et on se crashe tous les uns sur les autres. Les gros 4x4 s'en sortent, les petites voitures japonaises merdiques periclitent.
C'est un peu le code de la route revisite Dubai Style.