mercredi 25 avril 2007

To shoe or not to choo?


Peut-on remplacer les hommes par les chaussures?
C’est la question que j’étais en droit de me poser l’autre soir. Pendant que la plupart, voire la totalité de mes copines ont certainement –sûrement, vu l’entrain qu’elles manifestent à me rappeler- passé leur après-midi entier consacré à leurs douces moitiés, je dédiai mon après-midi au dieu de la chaussure (même en rassemblant mes plus lointains souvenirs de cours de latin de 5ème, je n’arrive pas à me souvenir de son nom. Au fait, y en a t il un seulement ? Il doit bien exister puisque je le vénère déjà. Achille, peut-être, puisque c’est bien mon talon d’Achille dont il s’agit ?)
Faut-il croire aux signes ? Certainement, puisque le premier appel de la journée n’était ni un amant éploré, ni une copine naufragée, mais « François, de la boutique Miu-Miu », qui m’invitait, d’une voix charmante, a venir chercher les chaussures que j’y avais déposé il y a un mois pour réparation.
Très bien, mais déjà ce signe matinal aurait du éveiller ma vigilance : comme un ancien amant, les chaussures m’appelaient juste quand je n’y pensais plus.
Second appel : toujours pas d’homme en manque de moi, mais mes chaussures qui me rappelaient une seconde fois (Valerie-de-la-boutique-Mie-Miu, qui ignorait que Francois-de-la-boutique-Miu-Miu m’avait déjà appelée.)
Il fallait donc que j’y aille.
Connaissez vous d’autres hommes capables de vous appeler deux fois de suite dans la même heure ?
Quelques heures plus tard, quand il m’a bien fallu sortir de chez moi, je suis partie avec deux paires de bottines dans mon sac, pour les déposer chez le cordonnier. Avantage : quand je casse un talon, ou que je veux leur donner un coup de neuf, hop, je sais a qui m’adresser, où aller : un court séjour chez le cordonnier et l’affaire est dans le sac : les chaussures sont réparées, comme neuves, on oublie tout et on recommence. Quelle cure sera jamais aussi bénéfique a un homme ?
Et puis les chaussures, quand elles sont un peu usées, ne sont elles pas plus belles encore ? Pourrait on jamais dire cela d’une relation ? Ne vais-je d'ailleurs pas shoe-shopping après chacune de mes ruptures (ou même sans cette excuse), comme si les chaussures pouvaient remplacer les hommes?
Je continue mon après midi. Dans une petite boutique que j’aime beaucoup, elles m’attendaient : le modèle que j’aime, la couleur qui me manquait, a ma taille. Le jeu est clair des le départ : la taille est indiquée, pas de surprise. De même que le prix à payer. C’est tout ! Et s’il y a un défaut d’origine, il est toujours possible de les ramener, les échanger ou se faire rembourser. Peut on en dire autant d’un homme ?
Ca y est, je les ai. En marchant, je m’aperçois qu’elles me serrent un peu. Peu importe, dans quelques jours, après m’avoir un peu cassé les pieds, le cuir se sera fait, et tout rentrera dans l’ordre. Pourra t on jamais en dire autant d’un homme ?

Personnellement, j’ai des goûts très particuliers en matière de chaussures : je les aime avant tout avec des talons fins et vertigineux, pour me donner cette petite démarche qui tangue, mon allure si reconnaissable qui danse entre ciel et terre. Je préfère les couleurs peu courantes, coupées dans des matières nobles. J’ai d’ailleurs une collection de 62 paires rien qu’ici à Dubaï… histoire d’avoir toujours quelque chose à me mettre sous le pied, sans jamais me lasser.
Pour les hommes aussi, je pensais avoir des goûts bien définis : grands, très bruns, élégants et racés. Et voilà que mon dernier crush ne dépasse pas le 1m65, est danois et se moque pas mal du qu’en dira t on. Peu importe, moi la princesse des chaussures à hauts talons, j’ai eu vite fait de les laisser au placard, et d’adopter ma seule paire de chaussures plates chaque fois que je le vois : une superbe paire de sandales en python beige Jimmy Choo. Le pauvre doit croire que je n’ai qu’une paire de chaussures !
Mr. C. est parti il y a 2 semaines vivre à l’autre bout du globe, cependant, j’en retiens une chose : c’est que, peu importent nos goûts et nos couleurs en matière de chaussures ou d’hommes, ces dogmes sont aussitôt bousculés dès que l’on rencontre chaussure à son pied...

samedi 21 avril 2007

Coiffeur des villes, coiffeur des champs...




Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi les femmes indiennes portaient les cheveux si longs? Et bien j’ai découvert pourquoi lors de mon récent voyage en Inde. C’est qu’elles ne disposent pas de salons de coiffure dignes de ce nom pour y passer des heures. Voici un coiffeur des villes, et un coiffeur des champs.

mardi 17 avril 2007

Martini Baby

I like to have a martini,
Two at the very most.
Three, I'm under the table,
Four, I'm under my host.

Dorothy Parker


J’aime bien boire un martini de temps à autre,
Deux tout au plus,
Au troisième je suis sous la table,
Au quatrième je suis sous mon hôte.


Dorothy Parker

lundi 16 avril 2007

Miracle Urbain

Il est des choses quelque peu frustrantes lorsqu’on a fait le choix de vivre à des milliers de kilomètres de son pays. Et je ne parle pas simplement du plaisir d’acheter son ELLE en kiosque tous les lundi matins, se retrouver au Fumoir autour de mojitos avec ses copains, ou pouvoir aller au Louvre tous les quatre matins…
Hier soir, la vie de deux de mes amis les plus chers a changé de tout en tout. Hier soir, à Paris, sur la terre, le monde a accueilli un nouveau petit être, 48 cm de long, 3 kg. Ce n’est pas bien lourd, mais il occupe déjà tant de place dans la vie de ses parents! Nul doute qu’avec des parents comme les siens, ce petit individu est déjà pourvu de formidables atouts dans la vie, et j’ai hate de faire sa connaissance. Aimera-t-il le théâtre, jouera-t-il au tennis, lira-t-il du Kant ? Autant de promesses et d’espoir, d’amour et de bonheur, en 48 centimètres !
Un tout petit bout de chou a bouleversé la vie de mes deux amis, et moi je dînais avec des fournisseurs dans un des restos les plus chics de Dubaï sans me douter de rien. Cela vous force à vous interroger sur vos propres priorités ! Que n’aurais je échangé 10 dîners comme celui-ci pour 10 minutes avec eux…
Je crois que chaque enfant qui naît ici-bas est un miracle.
Hier soir, un miracle est né et a bouleversé la vie de deux de mes plus proches amis. Je voudrais souhaiter la bienvenue au petit Miracle, et lui adresser tous mes vœux.

dimanche 15 avril 2007

Vacances à Dubaï, anyone?

Ou pourquoi il vaut mieux partir ailleurs en vacances...

Les statistiques officielles prétendent que le ratio hommes/femmes à Dubaï est de 3 pour 1. Trois hommes pour chaque femme dans la ville-paillettes. Avec ce genre de statistiques, vous allez bien vite vous imaginer que les femmes célibataires de Dubaï se font dorloter en permanence avec une cour d’hommes fous d’amour prêts à pourvoir au moindre de leurs caprices… Avant que vous ne vous précipitiez derechef dans l’agence de voyages la plus proche pour acheter votre billet pour cette terre promise, je tiens à étayer quelque peu ces statistiques. Plus de deux ans passés dans cette ville m’auront appris les choses suivantes sur ces 3 hommes pour 1 femme, qu’en tant que porte-parole, je me dois de vous annoncer, à mon plus grand regret, croyez-moi :
1. Homme numéro 1: un pauvre travailleur indien, qui travaille sur l’un des nombreux chantiers de la ville. Devenu bisexuel par manque de contact conjugal (il n’a pas vu sa femme et ses 5 enfants depuis 3 ans). Cet homme ne fait aucune discrimination féminine, et regarde simplement toutes les femmes qui passent sous ses yeux, regard souvent suivi d’une petite chatouille à ses bijoux de famille.
2. Homme numéro 2 : un homme marié arabe, libanais ou local, coincé dans un mariage où il s’ennuie. Il passe son temps à travailler pour oublier, pour les premiers, ou pour les locaux à sillonner les routes de Dubaï dans sa BMW (Maserati/ Land Cruiser/ Range Rover…), et rencontrer ses amis au Starbucks Café pour regarder passer les Hôtesses d’Emirates Airlines, ou fumer une shisha. Il vous jouera le jeu de l’homme marié martyr que vous, petite princesse, vous sauverez du devoir et de l’enfer conjugal par une nuit de plaisir. Attention, il maîtrise à merveille l’art du mensonge et trouvera vite une autre petite princesse une fois que vous l’aurez consolé.
3. Le célibataire toxique, ou l’expatrié non assimilé. Ces créatures étranges, souvent nocturnes, sont des insectes attirés par le bling-bling de la ville paillettes. Ils regardent ouvertement les femmes, mais sont trop peureux pour tenter quoique ce soit, de peur d’être arrêtés et jetés en prison.
Parmi ces expatriés, vous rencontrerez certainement une espèce en voie de développement : l’arabe expat, libanais ou jordanien, voire le perse expat. Ils semblent très ouverts d’esprit, bien que ce ne soit qu’une ruse pour vous attirer dans leur lit. Une fois qu’ils auront obtenu ce qu’ils veulent, ils partiront à la recherche d’une autre fille ouverte d’esprit… et de jambes. A éviter comme la peste, à moins que vous ne vouliez un (mauvais) coup de temps en temps.

Alors voilà, vous les avez vos trois hommes. Ce sont ces 3 hommes que les femmes célibataires de Dubaï essaient d’éviter tous les jours. Je vous vois tout de suite moins enthousiastes, sur le pas de l’agence de voyages. Des vacances en Italie plutôt ?

samedi 14 avril 2007

All that jazz...

'It doesn't mean a thing, if it ain't got that swing'

Duke Ellington

vendredi 13 avril 2007

Vendredi 13... Vivement dimanche!

J’auraiMyspace Mp3 Player, MySpace MP3 Players, Flash MP3 Playerss voulu en me réveillant ce matin oublier que c’était vendredi 13. Et encore, je bénis le fait que le vendredi soit le dimanche dans le lointain pays où je vis. En effet, je trouve le concept très intéressant, commencer le week-end par un dimanche, histoire de bien se reposer, pour pouvoir ensuite affronter le samedi. Ce qui reste pareil entre Dubaï et Paris, c’est que l’on court toujours le samedi. Si dimanche, ou vendredi, est le jour du Seigneur, samedi est le jour où l’on court. Il faudrait penser à instaurer cela en France : commencer le week-end par le dimanche, puis repos le lundi. (Penser à le suggérer aux candidats présidentiables, en voilà enfin une mesure concrète !) Ainsi, cela éviterait le blues du dimanche soir. ‘Le blues du lundi soir’ sonne tellement moins bien qu’on n’y penserait même plus. Reste qu’aujourd’hui, j’ai le blues du samedi soir, où je me rappelle soudain que demain c’est bureau, et, souvenir de ma vie parisienne défunte, j’ai le blues du dimanche soir. Deux blues par semaine, c’est un peu beaucoup, j’en conviens.
Donc ce matin vendredi 13, je ne travaille pas, au moins, j’échappais aux querelles de bureau.
En revanche, j’ai pensé toute la journée que ce jour superstitieux se révélerait plus chanceux que les autres pour moi : allais-je enfin recevoir une réponse au mail où je lui demandais de ne pas me répondre, même si je crève d’envie qu’il me réponde ? Il n’en fut rien, car force est de constater que lorsqu’on demande à un garçon de ne pas nous répondre, et bien, le garçon ne répond pas. C’est simple un garçon.
Soudain, j’en étais à ses réflexions, quand on sonne a la porte, serait ce le garçon qui ne devait pas me répondre ? Et non, car j’oubliais ce détail : ce dernier est parti vivre à l’autre bout du globe vendredi dernier (et ce n’était pourtant pas un vendredi 13 celui-là). A la place, me sourit l’ouvrier indien qui a réparé ma chasse d’eau hier et qui, encouragé par le généreux pourboire que je lui laissais, est venu réparer le carrelage de mon corridor. C’est pour cette raison qu’au lieu de descendre à la piscine en bas (NB : tout immeuble qui se respecte à Dubaï est pourvu d’une piscine, réfrigérée), je me suis retrouvée bloquée chez moi avec un homme sifflotant des chansons hindis en travaillant. Ce qui est tout a fait charmant et exotique, j’en conviens, mais pas quand on est revenue de New Delhi le mois précédent avec le Delhi Belly (qui, comme son nom poétique ne l’indique pas, n’est pas une danse du ventre Bollywood Style, mais des coliques frénétiques dont je vous épargnerai les explications).
Bref, mon carrelage enfin collé, et Luis Mariano parti, je file en retard à mon rencard. Ce soir, c’est Music and Lyrics avec mon amie Princesse Marocaine. Juste ce dont on avait besoin pour oublier, elle son ex fraîchement largué, moi mon mail qui n’arrive pas. Ici, je voudrais faire une annonce : je voudrais remercier sincèrement Drew Barrymore pour être aussi mignonne. Elle milite en faveur de toutes les filles normales, c'est-à-dire 97% de la population. Franchement, combien connaissez vous de vraies filles belles autour de vous ? Je veux dire, à part les Scarlett ou Laetitia (et il est peu probable que vous connaissiez ces demoiselles personnellement), je dirais 3 sur 100, voire moins. Drew n’est pas très belle, tout juste mignonne, ses joues sont trop grosses, sa bouche trop petite, et son nez trop court. Mais on ne remarque rien de cela quand on la voit crever l’écran. Merci Drew, tu nous prouves que même en n’étant pas la Casta, et sans se laisser crever de faim, on peut être irrésistible (et tomber Hugh Grant entre autres, … quoique, dans un film éponyme, il s’est quand même entiché de Bridget Jones, ce qui n’en fait pas l’expert du bon goût, j’en conviens). Drew, tu es l’égérie des filles jolies, l’antithèse des filles qui pensent qu’elles le valent bien parce qu’elles mettent une crème de soin. Merci Drew.
Enfin, pour clôturer mon vendredi 13, je rentre chez moi et me précipite sur mon ibook pour voir si j’ai reçu une réponse au-mail-auquel-il-ne-devait-pas-répondre, et au lieu d’un joli mail de mon danois, que vois-je ? Jean-Marie Le Pen m’envoie un email (brrr, le frisson qui m’a parcouru l’échine quand j’ai lu ‘Jean-Marie Le Pen’ dans la colonne ‘expéditeur’…), pour ‘Lettre aux Français expatriés’. Je peux porter plainte au Consulat pour lui avoir donné mon email ? C’est drôle (enfin, non, pas vraiment, mais c’est une manière de parler), mais je viens de terminer un livre sur Hitler. La Part de l’Autre, d’Eric Emmanuel Schmidt. D’après lui, Hitler était un orateur exécrable dans sa jeunesse. C’est seulement quand il s’est mis à parler des souffrances et des luttes du peuple allemand, puis de la haine de l’autre qu’il s’est découvert excellent, entraînant et charismatique. On se rappelle hélas où ça l’a mené.
Le mail de Le Pen commence justement par exacerber nos ‘problèmes nationaux’ : chômage, immigration, insécurité, excès, corruption, abandon… Triste écho aux propos d’Hitler, tenus il n’y a pas si longtemps…
Bon, il ne manquerait plus que mon ex me glisse encore un CD sous le pare brise de ma Kompressor, et la journée serait définitivement ratée !
Pfiouh ! Mail de Le Pen sitôt effacé/ sitôt oublié. Et on est déjà samedi 14. Je peux enfin respirer…















Myspace Mp3 Player, MySpace MP3 Players, Flash MP3 PlayersI made this MySpace MP3 Player at MyFlashFetish.com.


jeudi 12 avril 2007

Welcome to Dubailand!



Dans un royaume enchanté, pas très loin d’ici, entre le pays des vœux et celui où les rêves se réalisent, les héros et héroïnes de Dubailand évoluent dans des contes de fées qui ne s’arrêtent jamais.
Au royaume des apparences, les aveugles sont rois, les yeux éblouis par l’éclat de l’or qui brille aux cous des jolies femmes, des gratte-ciels flambants neufs et des voitures aux carrosseries rutilantes. It’s a small world, les habitants sont toujours déguisés, et la parade défile tous les jours de l’année, pour finir en feu d’artifice.
Tous les sujets de la cour sont beaux-jeunes-riches-intelligents, avec un éternel sourire ultra-brite collé aux lèvres, à force d’être semblables, les nobles de cette fête ressemblent à des Mickey et Minnie, des espèces de grands personnages ultra caricaturés : les filles sont bronzées, manucurées, épilées de près, et chirurgie plastiquées. Les garçons sont bronzés, épilés et non moins manucurés[1]. Et tout le monde s’amuse de manèges, en attractions pour adultes : plage de sable fin le matin, ski l’après-midi, golf, bateau, apéro au Buddha Bar, soirée 80’s à Shocho’s le dimanche soir, et, bien sûr, la parade quotidienne. Les nouvelles dans les journaux sont toujours bonnes, pas de délinquance, pas de crime, nous vivons dans un monde parfait où tout le monde est beau et gentil. La police roule en BMW, ils arrêtent à l’occasion une Barbie qui aura roulé trop vite dans sa SLK.
Construite au milieu de nulle part, aux confins du monde connu, entre la mer du Golfe et du désert de l’Arabie, la ville protéiforme et tentaculaire étend ses appendices sur le désert, le ciel et la mer. Gigantesque parc à thème à ciel ouvert, faite de fric et de bling, Dubailand surpasse de loin les autres parcs de loisirs du globe. Là-bas, on peut y croiser à loisir les fameux personnages : Mickey au sourire indestructible, le Lapin Fou qui court toujours, la sorcière libanaise, qui croit toujours être la plus belle, la jolie princesse marocaine endormie, qui attend son prince charmant, Aladin et sa lampe pas si magique, Ali Baba et ses 40 violeurs, les pirates des Caraïbes, la Maison Hantée par ses exs amants, tout le monde navigue sur aSmallWorld, Main Street au MOE, où l’on est toujours sûr de ne jamais passer inaperçu (d’ailleurs, qui veut passer inaperçu ici ?!), le Space Mountain n’est rien à coté de Sheikh Zayed Road après 23 heures, les itinéraires hallucinants sur des routes cabossées que nous font prendre les déviations dues au métro n’ont rien à envier au Train des Mines…
Le décor est en carton-pâte, les constructions plus folles les unes que les autres, on bat les records du monde pour montrer l’efficacité du modèle : la plus grande île artificielle, la plus haute tour au monde, la plus grande piste de ski couverte au monde…
La peinture est encore si fraîche, qu’il vaut mieux ne pas la gratter ; elle dissimule très mal le vide qui se cache au-dessous : la « plèbe » asiatique qui se démène jour et nuit dans l’ombre mais en plein soleil pour construire et nettoyer ce monde en apparence parfait.
Pour rentrer au royaume du fric et de broc, il faut montrer patte blanche : pas de vieillards, pas d’handicapés, puisque la résidence se fait sur un permis de travail, sans oublier le test du sida, pour être certain que vous ne viendrez pas entacher la perfection du royaume et propager une épidémie. Car si, comme à Disney, le vrai but de ce monde parfait, c’est l’argent facile, il y a le sexe aussi. Rien n’est autorisé donc tout est permis, tout le monde ne pense qu’au fric et au sexe, et le château se transforme bien souvent à la nuit tombée en lupanar, et la fête en orgie. Car on ne sait jamais ce qui se passe derrière les portes fermées et mes petites oreilles candides ont entendu des histoires à faire rougir les poissons rouges...
La ville est un gigantesque parc à thème, dont les admissions se font sur CV et passeport : on peut obtenir un visa d’entrée de 1 an, 2 ans, 3 ans, mais attention de ne pas y rester trop longtemps, sans cela on risque soi-même de se transformer en Mickey…
Hé bien, malgré tout ce que j’ai beau dire ce soir sur ce royaume étincelant, je dois moi-même être dans un état de transformation avancée pour rester après plus de 2 ans de résidence. D’ailleurs je vous laisse, il faut que j’aille renfiler mon costume de Mary Poppins pour la prochaine parade…


[1] Les homes, gays ou non, peuvent aller se faire manucurer dans l’un des nombreux Male Salons que la ville propose. Un favori, 1847, 4eme etage, Grosvernor’s House.