mercredi 23 juillet 2008

Don't flirt with me Argentina...

S'il est une chose que j'aime en particulier dans la vie, c'est qu'on ne sait jamais ce qui nous attend.
En effet, qui eut cru il y a quelques annees que je partirais vivre dans le desert, au milieu du Golfe, dans un pays ou a priori rien ne m'attirait?
Et pourtant, quelques annees plus tard, m'y voila, et depuis 3 ans et demi deja...
Ainsi, on ne sait jamais ce qui nous attend, et l'on dit souvent que le bonheur est a portee de main, ou l'amour sur le palier.
Loin de l'amour, j'ai pour ma part juste un argentin torride qui a eu la bonne idee d'emmenager a 2 portes de chez moi.
Tout a commence il y a quelques mois, quand un beau vendredi, je croisais un type inhabituellement mignon pour Dubai dans l'ascenseur. Et il s'averait que non seulement il avait le sourire le plus ravageur des Greens, un accent chantant a tomber, mais qu'en plus il m'annoncait qu'il emmenageait a 10 metres de ma porte, appartement 416.
Chers amis, vous me connaissez a present, et il m'en faut plus pour briser la glace.
Je coupais court ainsi a son invitation a boire une tequila chez lui, et m'empressais de l'oublier dans un verre de martini.
Quelques mois plus tard sans le revoir, et, oserais-je l'avouer, avoir oublie totalement son existence, un beau matin de juin ou, tres en colere contre Souperman, je m'appretais a appeler l'ascenseur, qui vois-je paraitre du 416? Mister Smile lui-meme.
Il est des hasards heureux dans la vie qui font que l'on croise son beau voisin au moment ou l'on
est la plus belle et la plus fraiche; tout juste sortie de la salle de bains, l'haleine et le maquillage frais, et de jolis habits bien repasses.
Tres bavard des le matin, il engage la conversation et prend de mes nouvelles. Question classique a Dubai, je lui re-demande d'ou il vient, il me semblait vaguement qu'il etait sud-americain, peut etre chilien ou peruvien.
Argentin!
Me repond-il d'un air defiant, bombant le torse et redressant le menton.
Ah oui, c'est vrai! -et moi de soupirer.-
Il y a certaines nationalites ainsi qui sont imbues d'une aura indefinissable: italien, suedois, argentin,... L'Argentine a ce gout rare et precieux d'une destination exotique dont vous avez toujours reve, mais vous n'etes pas sure de pouvoir jamais aller.
Argentine rime avec galops fougueux au clair de lune, rouge passion, nuits moites a Buenos Aires, tangos langoureux, caliente, caliente...
La sonnette de l'ascenseur indiquant le parking me reveille a la realite. Je m'empresse vers ma voiture en lui lancant une bonne journee, sans me retourner.
Comme la vie est vraiment drolement faite, et alors que je ne l'avais pas croise une seule fois en plusieurs mois, je n'arrete plus de le tomber sur lui, en moyenne 2 fois par semaine a present.
Comme s'il etait dissimule derriere la porte chaque fois que je sors de chez moi, il se jette dans l'ascenseur, fixant ses boutons de manchette, finissant de boutonner sa chemise, ajustant sa ceinture, hum, hum...
Evidemment, je reste stoique, vous me connaissez, il m'en faut plus pour m'impressionner.
Mais je dois avouer qu'il est vraiment "hot", et que chaque fois la temperature monte a mesure que l'ascenseur descend.
L'autre jour, il me confie qu'il travaille pour une compagnie francaise, Suez, et que tous ses collegues sont francais. "Ah, vraiment?", lui retorquais-je derriere mes lunettes noires. Et lui d'ajouter qu'il voudrait apprendre le francais.
Particulierement en forme ce beau matin de juin, je lui explique que pour apprendre le francais, il n'existe que 2 manieres: prendre une professeur de francais, ou prendre une maitresse francaise.
Et je lui lance: je ne suis pas professeur, juste avant de sortir de l'ascenseur.
C'est le genre de phrase qu'on ne peut lancer que munie de grandes lunettes de soleil et d'un sourire en coin, et sur le point de partir.
Vous comprendrez mieux a present pourquoi il m'invite systematiquement a boire un cafe au Caribou du coin!
De toutes facons, il n'est pas du tout mon style d'homme, et il semble un peu plus jeune que moi.
J'en venais a considerer l'inviter a diner a la maison avec des amies pre-selectionnees et celibataires: la mignonne Josie, prof de yoga peruvienne, Johanna la jolie colombienne qui adore les chiens, Joice la bresilienne fougueuse, ou encore Charlotte la belle libanaise.

Helas, je crois avoir casse le mythe.
Apres une soiree trop arrosee avec des amis vendredi soir, pour feter le depart de mon ami C. en Argentine (tiens, tiens!), et alors que je n'avais pas eu la gueule de bois depuis au moins 2 ans, ce n'est que l'ombre de moi-meme qui sortit mon chien vers 11h samedi matin.
Et, alors que je priais pour ne croiser personne, le cheveu rebelle, les tongs aux pieds, l'haleine lourde et alcoolisee, et les lunettes noires gigantesques vissees a mon visage, tout se passait bien jusqu'au moment de remonter.
Une forme sortit de l'ascenseur et me laissait le passage, je m'empressais de monter la tete basse, quand j'entends mon prenom: "ssssouperfille-ssssiellllle!"
Mince, pour l'anonymat, il faudra repasser. C'etait Dom Juan tout guilleret, qui engage la conversation et se jette sur mon chien pour le caresser.
Heureusement que mon Gizmo ne l'a pas aime, et s'est mis a grogner et aboyer, menacant de le mordre ferocement de ses petites dents de 4mm.
Et me forcait du coup a grommeler 3 mots d'excuse, en m'effacant derriere les portes coulissantes.
Un mythe est mort. Dommage.
En attendant, j'ai une invitation pour l'Argentine de mon ami C., j'irai certainement y passer 2 semaines en novembre prochain.
Tout n'est pas perdu, il me reste les galops fougueux au clair de lune, le rouge passion, et tutti quanti...

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