lundi 18 juin 2007

Esprit, es-tu là?

Croyez-vous aux fantômes ? Beaucoup de gens raffolent des films d’épouvante ou fantastiques, mais en fait, on n’a pas besoin du cinéma pour voir des fantômes. On ne se méfiera jamais assez du danger de rencontrer une personne, et de commencer à la fréquenter. Au début, tout est rose, le ciel est bleu, on a ce sourire un peu béat sur les lèvres en permanence, et la vie ressemble à une comédie romantique avec Jennifer Aniston. C’est alors que le film tourne au drame, et que les choses se compliquent : force est de reconnaitre que passé un certain âge, nous avons tous eu des histoires avant (je connais personnellement peu de vierges de 30 ans…), et l’on se promène chacun avec quelques expériences, plus ou moins douloureuses, plus ou moins marquantes. On ne se doute en effet pas qu’en rencontrant une personne, cela implique forcément, à un moment ou un autre, de « faire connaissance » avec d’autres, et pas seulement ses copains de foot ou ses collègues de bureau. Je parle des fantômes de ses relations passées.
Mon ami W. appelle cela des bagages: ce sont des poids que l’on porte avec soi sur le chemin; parfois on peut les poser à terre pour souffler, mais on ne peut jamais laisser un colis abandonné, il faut garder ses bagages et ses effets personnels près de soi tout au long du voyage. Parfois on se cogne dedans, on se fait mal, et il semble tellement plus confortable de voyager léger. Mais les personnes sans valises ne sont finalement pas à envier, car elles ne sont qu’au début du voyage. Et comment savoir où l’on va, ou si au moins on va quelque part, si l’on n’a pas de valises ?
Moi, plutôt que ces bagages et ce plan Vigipirate, je préfère évoquer le paranormal: en effet, à un moment ou un autre, dans une relation, il faut bien ouvrir les X-Files pour avancer. Plutôt que des valises, j’évoque des fantômes.
Nous avons en effet tous des squelettes dans nos placards d’anciennes relations plus ou moins mortes, digérées ou enterrées, des fantômes qui parfois encore viennent nous hanter et nous réveiller en pleine nuit.
Quand on commence une relation avec quelqu’un, il faut bien à un moment ou un autre entrouvrir la porte de son placard pour connaitre le fantôme qui s’y cache, comprendre à quel démon on a affaire.
Ainsi, on pourra commencer l’exorcisme, pour tenter de faire taire à tout jamais ce fantôme, l’enterrer pour de bon, et que son âme repose en paix, Amen.
Mais un nouvel amour peut il en chasser un autre? Combien de prières, combien d’amour, combien de foi faut-il pour mener à bien l’exorcisme? Et peut-on être sûr d’être exorcisé à tout jamais? Les fantômes passés ne risquent-ils pas de resurgir une nuit sans lune, aux douze coups de minuit, sans crier gare?
Mon Jules m’a affirmé l’autre jour qu’on ne pouvait pas se débarrasser de ses fantômes. On doit vivre avec, s’en accommoder. Accepter le bruit de chaines qu’ils font parfois, qu’ils nous réveillent encore de temps en temps en pleine nuit, nous hantant toute notre vie sans répit. Ma relation avec lui est certes nouvelle, mais elle commence bien; combien d’amour, de prières et de sacrifices suis-je prête à faire pour chasser ces revenants? A la fois, j’ai bien trop de respect pour oser lui demander de faire le ménage: je pense qu’il revient à chacun de balayer les fantômes qu’on a devant sa porte. Et il est bien assez intelligent et sensé pour le faire lui-même, sans que je ne le lui demande, je lui laisse décider du rythme et du bon moment.
Je pense moi-même avoir fait la paix avec les miens, ils sont pour la plupart tous morts et enterrés… quoique… mon cœur a encore bondi lorsque mon amie F. a évoqué «Mr. Y» dans un mail l’autre jour, dénomination crapuleuse je l’avoue, pour peut-être, comme dans Harry Potter, ne pas évoquer directement le nom du démon redouté.
En fait, peut-être qu’il a raison, peut-être qu’après tout il n’est pas possible de se débarrasser de ses démons et fantômes, ni être sûr de les avoir bien exorcisés. Peut-être que la solution, c’est simplement leur tourner le dos, ne pas leur prêter attention nierait leur existence, arrêter de regarder en arrière pour se tourner droit devant, vers l’avenir, avec la nouvelle personne à nos côtés, belle et bien vivante...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ca me dit quelque chose...